Prochain reportage : à définir

samedi 29 mars 2014

Eduardo Sépulveda se confie sur Vélostar.fr


Il porte le nom d’un célèbre écrivain chilien, Luis Sépulveda, mais c’est sur la piste et la route qu’il écrit ses plus belles pages et se révèlent aux yeux du grand public européen, à 23 ans, l’Argentin Eduardo Sépulveda a accepté de se confier juste avant le début du Critérium International dont il fait partie des outsiders à la victoire finale.

« Tout coureur rêve un jour de participer au Tour »

Crédit photo Tour de San Luis

Loic Manceau : Eduardo, comment es-tu venu au cyclisme ? 
Eduardo Sépulveda : C’est tout simple la passion du cyclisme est venu par mon père qui le pratiquait quand j’étais jeune. Le voir courir m’a alors donné envie de pratiquer également cette discipline.

LM : Comme Christopher Froome, tu es passé par le Centre Mondial du Cyclisme d'Aigle, qu'as-tu appris là-bas ? 
ES : Dans un pays comme l’Argentine où il n’y a pas une grosse culture vélo à la base et donc pas beaucoup de courses, c’était une véritable chance d’aller au Centre Mondial du Cyclisme. J’y ai beaucoup appris aussi bien d’un point de vue personnel que sur l’entraînement au contact des coachs présents.

LM : Quelles sont les principales différences entre les courses Européennes et Sud-Américaines ?
ES : je ne sais pas si il y a de grosses différences entre les courses en Europe et les courses en Amérique du Sud. Ce qui est sur c’est qu’il est plus difficile pour des coureurs venant d’Amérique du Sud de s’adapter à la culture du cyclisme européen.

LM : Comment as-tu atterri dans l'équipe Bretagne-Séché en 2013 ? 
ES : j’ai été stagiaire à la Francaise des Jeux, une véritable chance d’avoir porter les couleurs d’une équipe World Tour réputée, mais je n’ai finalement pas signé là-bas. Mon manager a alors parlé avec différentes équipes dont Bretagne Séché Environnement, j’ai alors décidé de signer pour l’équipe, ce que je ne regrette en aucun cas.

LM : 6e du San Luis, 4e du Tour Med', 20e de Paris-Nice, tu réalises un super début de saison, c'était important de bien débuter ?
ES : Je voulais être dans l’allure dès le début, surtout avec le Tour de San Luis qui est un tour référence dans mon pays, il était également important pour l’équipe que l’on soit présent pour espérer être sélectionné pour le Tour de France.  

LM : Quels sont tes objectifs pour la suite de la saison ?
ES : Mes objectifs sont relativement simple, je veux gagner une course, peu importe laquelle, et marquer des points importants dans l’optique de l’Europa Tour (il est actuellement 41e du classement général).

LM : Participer au Tour de France cette saison serait le Graal pour toi ? 
ES : Tout coureur rêve un jour de participer au Tour. Après la décision ne viendra pas de moi, mais j’espère de tout cœur que l’équipe me sélectionnera pour cette épreuve. Un grand tour c’est quelque chose d’unique dans une carrière.

LM : Est-ce que tu penses que le titre Olympique de Juan Esteban Curruchet et Walter Perez lors de l'américaine à Pékin a décomplexé toute une génération de cyclistes argentins ?
ES : C’est une bonne question puisque cette médaille d’or a changé beaucoup de choses dans mon pays au niveau du cyclisme et a permis à l’équipe nationale d’avoir plus de fonds. Je pense aussi que cette médaille a permis à toute une génération de jeunes argentins de venir davantage vers le cyclisme. Pour l’anecdote, Walter Perez est mon partenaire d’américaine (2e des championnats Panaméricains à Mexico en 2013).

LM : Que t'apporte la pratique de la piste sur la route ?
ES : Je pense que lorsque l’on vient de la piste, on peut penser davantage à la tactique que si l’on a fait uniquement de la route… D’ailleurs on retrouve beaucoup de coureurs issus de la piste dans les pelotons comme Coquard (Europcar), Viviani (Cannondale), Terpstra (Oméga Pharma Quick Step), Thomas (Team Sky) et bien d’autres.

LM : L'engouement du cyclisme argentin par rapport au Football se mesure à quelle échelle ?
ES : Le football dans mon pays est roi. Près de 90% de la jeunesse Argentine joue au football, j’y ai d’ailleurs joué jeune avant de me tourner vers le cyclisme qui est malheureusement moins populaire, c’est notamment pour cela que pour l’instant, je pense que l’on ne verra pas d’équipe Argentine dans les courses européennes sur le modèle de l’équipe Colombia.

LM : Dernière question Eduardo, qu'est ce que tu aimes particulièrement dans la vie française ?
ES : Je trouve qu’en France il y a un certain respect entre les cyclistes et les voitures, déjà plus qu’en Argentine c’est quelque chose de très agréable.

Propos recueillis et traduis par Loïc Manceau