Prochain reportage : à définir

dimanche 20 juillet 2014

TDF #14 : Majka, le vengeur polonais

La séquence alpestre du Tour 2014 s'est achevée sur une nouvelle explication entre les prétendants au podium, et précisément avec la réaffirmation de la supériorité de Vincenzo Nibali sur ses poursuivants. Mais si le Maillot Jaune a accru son avantage, et que la répartition des places n'a pas évolué, le dauphin Alejandro Valverde a concédé du temps à Thibaut Pinot et Romain Bardet, qui ont fait jeu égal dans la montée finale. Devant eux, l'unique rescapé de l'échappée du jour, Rafal Majka, est parvenu à résister au retour de Nibali et Péraud, pour remporter sa première victoire sur le Tour de France. Le bouquet soulevé est un signe de revanche sur sa 2ème place d'hier (derrière Nibali), et pour son équipe qui a perdu Alberto Contador avant même l'entrée du Tour dans la montagne.   

Crédit photo ASO

17 coureurs dans l'échappée
Les premiers kilomètres de l'étape sont animés par la constitution d'un groupe volumineux en tête, avec une quarantaine de coureurs dont les deux leaders du classement général, Vincenzo Nibali et Alejandro Valverde. Mais au kilomètre 16, sous le poids de l'équipe FDJ.fr qui a été surprise par cette cassure, une partie de ce groupe rejoint le peloton, laissant 17 coureurs prendre le large : Mikel Nieve, Geraint Thomas (Sky), Jesus Herrada (Movistar), Joaquim Rodriguez (Katusha), Rafal Majka, Nicolas Roche (Tinkoff), Peter Sagan, Alessandro De Marchi (Cannnondale), Steven Kruijswijk (Belkin), Christophe Riblon (AG2R), Albert Timmer (Giant), José Serpa (Lampre), Amaël Moinard (BMC), Cyril Gautier (Europcar), Nicolas Edet, Rein Taaramae (Cofidis) et Simon Yates (Orica). 

NetApp rapproche le peloton
Après cette formation mouvementée, le groupe progresse sous le contrôle plutôt lâche de la formation Astana, et obtient un avantage maximal de 5'05'' au passage au km 79, peu avant de franchir le col du Lautaret. Dans la descente, l'équipe NetApp s'inquiète de l'écart pris par les attaquants, et rapproche un peu plus énergiquement le peloton (2'45'' à 50 km de l'arrivée). La montée au col d'Izoard est le théâtre d'une légère sélection, puisque 11 coureurs restent encore en tête dans la descente sur Guillestre : Nieve, Thomas (Sky), Herrada (Movistar), Rodriguez (Katusha), Majka (Tinkoff), De Marchi (Cannnondale), Kruijswijk (Belkin), Serpa (Lampre), Moinard (BMC), Edet (Cofidis) et Yates (Orica).

Majka porte le coup décisif
Derrière eux, l'approche de la montée finale, et particulièrement la descente suivant l'Izoard, est prise en mains par les coureurs d'AG2R : Bardet et Péraud distancent momentanément Pinot. Un groupe de favoris se recompose toutefois avant la montée sur Risoul, que l'échappée attaque avec 1' d'avance. Alessandro de Marchi fait exploser le groupe, mais c'est surtout Rafal Majka qui porte le coup décisif à 9 kilomètres de la ligne.

Valverde décroché
L'explication se poursuit entre les prétendants au podium du Tour, y compris après l'attaque de Nibali, qui largue l'essentiel du groupe d'élite à 4 km de l'arrivée, à l'exception de  Jean-Christophe Péraud. Les deux hommes ne rejoindront jamais Rafal Majka, qui remporte sa première étape sur le Tour en solitaire, avec 24'' d'avance sur le duo. Derrière, Thibaut Pinot et Romain Bardet arrivent dans la même seconde, sans réellement se départager mais avec la satisfaction d'avoir décroché Alejandro Valverde. L'Espagnol conserve sa deuxième place au général, mais a concédé 34'' à ses deux poursuivants dans les 3 derniers kilomètres. D'après Letour.fr

Crédit photo ASO

Excellente 3ème place aujourd’hui à Risoul de Jean-Christophe Péraud derrière Majka et Nibali. Le coureur de l’équipe AG2R LA MONDIALE grappille quelques secondes au classement général (6e).  Sa réaction à l’arrivée :  « Les sensations étaient déjà bonnes dans l’Izoard et j’avais les jambes qui fourmillaient dans la montée de Risoul. J’ai essayé d’attaquer une première fois avec Pierre Rolland mais ça n’a pas fonctionné. Quand j’ai vu Nibali partir, je me suis dit : c’est le moment ou jamais, on verra bien ! Le suivre c’était déjà difficile alors je me suis accroché pour rester dans sa roue. Accompagner Nibali et être à ce niveau-là aujourd’hui, c’est une petite victoire pour moi. »

La réaction à l’arrivée de Romain Bardet, toujours 3ème au classement général et porteur du maillot blanc de meilleur jeune : « C’est la première fois que j’ai le rôle de leader sur un Grand Tour et me retrouver 3e à la sortie des Alpes c’était presque inespéré.  Tout le monde se focalise sur Thibaut (Pinot) et moi et c’est un peu agaçant car nous avons plein d’autres adversaires ! J’ai la chance d’être accompagné par Jean-Christophe Péraud, ce qui nous donne l’atout du nombre en tête de course. Je suis porté par une excellente équipe et pour l’instant je me régale. Je ne suis pas surpris par la performance de Ben (Gastauer) aujourd’hui. Il était un des cadors de sa génération chez les amateurs. Il s’était un peu endormi sur ses lauriers au début de sa carrière pro et là il explose au grand jour.  Il reste encore au moins trois grosses étapes dans les Pyrénées et j’espère exploiter les moindres opportunités du parcours comme nous l’avons fait aujourd’hui. »